Fonds Joseph Jongen (1873-1953)

La Bibliothèque du Conservatoire royal de Bruxelles conserve précieusement le Fonds Joseph Jongen, rassemblant les manuscrits autographes, la bibliothèque musicale, la correspondance du compositeur ainsi que des programmes de concerts, des extraits de presse, des documents iconographiques et des archives.


Joseph Jongen est un compositeur et organiste belge né le 14 décembre 1873 à Liège et mort à Sart-lez-Spa le 12 juillet 1953. Il est le frère aîné du compositeur Léon Jongen, chef d'orchestre et ancien directeur du Conservatoire de Bruxelles.

Joseph Jongen accomplit toutes ses études musicales au Conservatoire royal de Liège : le piano, l'orgue et les branches théoriques, solfège, fugue, harmonie, contrepoint, avec Sylvain Dupuis et Jean-Théodore Radoux.

En 1894, il est couronné par l'Académie royale de Belgique pour son 1er Quatuor à cordes (op. 3), œuvre "d'une maîtrise étonnante chez ce quasi débutant (...) d'une polyphonie riche, subtile" et aussitôt publiée à Leipzig .

En 1897, le Premier Grand Prix de Rome lui est décerné pour sa cantate Comala (op. 14). Cette récompense lui permet de réaliser un voyage d’études à l'étranger d’une durée de près de quatre ans, d’octobre 1898 à mai 1902. Il passe un an et demi en Allemagne, à Berlin où il découvre la musique de Brahms, rencontre Vincent d'Indy et également Richard Strauss qui lui donne des leçons de composition. Puis, il découvre Vienne et s'établit ensuite huit mois à Paris. Il termine son périple par un séjour de huit mois à Rome. Pendant ce voyage fructueux, il a composé plusieurs œuvres importantes : une symphonie (op.15), deux concertos (op. 17 et 18), un quatuor avec piano (op. 23) et d’autres pièces qui témoignent d'une nette maturation de son style.

De retour en Belgique en 1902, Joseph Jongen est nommé en 1903 professeur d'harmonie et de contrepoint au Conservatoire de Liège.

Marié depuis 1909 et père de 3 enfants, il emmène les siens en Angleterre pour y passer les années de la première guerre mondiale, et participe activement à la vie musicale comme organiste et pianiste au sein du "Belgian Quartet" dont il est l'un des fondateurs.

Dès décembre 1918, Jongen reprend son poste à Liège, puis est nommé en 1920 professeur de fugue au Conservatoire royal de Bruxelles, établissement dont il assume la direction de 1925 à sa retraite en 1939. Durant ce directorat, il invite d'éminentes personnalités musicales étrangères à faire partie de jurys aux concours de fin d'année qui connaissent un grand succès et portent haut et loin la notoriété de l'institution. C’est à ses débuts de directeur de Conservatoire, qu’il compose sa célèbre Symphonie concertante pour orgue et orchestre, op. 81.

De 1919 à 1926, Joseph Jongen dirige les Concerts Spirituels de Bruxelles et exerce une activité de chef de chœur et d'orchestre.

Année après année, il accumule tous les genres de la musique pure : un impressionnant catalogue qu’il réduit lui-même à 137 œuvres dont la dernière fut écrite en 1951.