Fonds Auguste Rouma

Le fonds Auguste Rouma, acquis par la bibliothèque des Conservatoires royaux de Bruxelles en 2015, contient la collection de partitions et documents rassemblée au cours de sa vie par le violoniste et pédagogue liégeois Auguste Rouma (1802-1874).


Riche de plusieurs milliers de documents dont de nombreuses partitions non répertoriées dans le RISM (Répertoire International des Sources Musicales), le fonds Auguste Rouma regroupe les collections ayant appartenu à trois figures majeures de l’école liégeoise de violon : Auguste Rouma (1802-1874), professeur au Conservatoire de Liège et musicien de l’orchestre du Grand Théâtre de Liège, Dieudonné-Pascal Pieltain (1754-1833), son maître, et Hubert Léonard (1819-1890), son élève et protégé, concertiste virtuose et professeur au Conservatoire royal de Bruxelles de 1848 à 1867.
 
Le fonds conserve un nombre impressionnant de partitions pour le violon, témoignant de près de 150 ans d’histoire du répertoire consacré à cet instrument. On y trouve par exemple 180 concertos, 200 airs variés et fantaisies, 160 études et caprices, 370 duos pour deux violons, 400 quatuors à cordes ainsi que des centaines de trios et quintettes. On y trouve également près de 700 œuvres pour le pianoforte et le clavecin ainsi que 200 airs, romances, mélodies et chansons.
 
On recense dans le fonds Auguste Rouma les œuvres de bon nombre de compositeurs maîtres du violon du XIXe siècle, comme Pierre Rode, Rodolphe Kreutzer, Pierre Baillot, Jacques-Féréol Mazas, Henry Vieuxtemps, Hubert Léonard, Charles-Auguste de Bériot, Giovanni Battista Viotti, Niccolò Paganini ou Ludwig Spohr ainsi que d’autres compositeurs illustres comme Mozart, Beethoven, Weber, Hummel, Ignaz Pleyel ou encore Muzio Clementi.
 
S’y trouve également un nombre très important d’œuvres de compositeurs moins célèbres comme Joseph Mayseder, Nicolas-Lambert Wéry, Georges Onslow, Alessandro Rolla, Ignaz Moscheles, Carl Gottlieb Reissiger, Charles-Philippe Lafont, Jan Ladislav Dussek, Franz Krommer, Antoine Fontaine, Daniel Steibelt, Léopold Aimon, Louis Clapisson ou encore Nicolas Jean-Jacques Masset.
 
Les types de sources du fonds Auguste Rouma sont très variées : manuscrits, de copistes ou autographes, éditions rares, notamment liégeoises, partitions conductrices d'œuvres orchestrales, nombreux recueils d’études et manuels techniques ainsi qu’esquisses. L’acquisition du fonds a permis de mettre au jour les manuscrits autographes de 160 quatuors à cordes et 30 concertos de Pieltain, ainsi que de nombreux manuscrits autographes de Léonard (concertos, fantaisies, cadences de concertos). Le fonds met également en lumière l’activité de transcription d’Auguste Rouma, qui a notamment réalisé une copie en grand format du conducteur d’orchestre du premier concerto pour violon de Vieuxtemps et a transcrit plusieurs œuvres d’Hubert Léonard. On peut également trouver une partition imprimée du célèbre concerto pour violon en mi mineur op. 64 de Mendelssohn contenant les doigtés et coups d’archet de Hubert Léonard. Ce dernier travailla ce concerto en compagnie de Mendelssohn à Leipzig en février et mars 1845. Pour cette raison, cette partition annotée ainsi que la correspondance entre les deux musiciens qui l’accompagne forment un témoignage précieux sur la genèse de l’une des œuvres phares du répertoire de la musique classique.
 
Outre les œuvres musicales, on trouve dans le fonds Auguste Rouma une riche iconographie de plus de 70 illustrations récemment restaurées, dont les plus anciennes remontent à la fin du XVIIe siècle. On y trouve des lithographies dédicacées par Vieuxtemps (qui était ami de Rouma), Léonard, Bériot ou encore Paganini ainsi qu’un dessin au crayon représentant Hummel sur son lit de mort avec une mèche de ses cheveux en guise de relique, offert par son fils à Léonard. 
 
Le fonds contient enfin plus de 300 documents d’archives tels que des programmes de concerts, des articles de presse, des documents administratifs et comptables, ainsi qu’une vaste correspondance contenant entre autres des lettres de musiciens illustres tels que Joachim, Spohr, Baillot et bien sûr Mendelssohn.